Écrire « Maître » devant le nom d’un notaire, c’est la norme absolue dans toute correspondance. Impossible d’y couper. « Monsieur » ou « Madame » ? À bannir, même si l’échange dure ou se fait plus détendu : la tradition, dans ce milieu, ne tolère pas d’écart.
La confusion persiste parfois entre les usages des avocats et ceux des notaires. Pourtant, les règles divergent, et un geste de politesse mal placé ne passe jamais inaperçu, même par e-mail. Dans ces cercles professionnels, la forme ne se négocie pas.
Pourquoi la politesse revêt une importance particulière avec un notaire
Un notaire n’exerce pas sa mission comme les autres professionnels du droit. Sa signature engage l’État lui-même, ce qui fait de la relation client-notaire une affaire institutionnelle. Employer la bonne formule, ce n’est pas flatter la personne, mais reconnaître sa fonction et la confiance accordée par le ministère de la Justice.
Que ce soit dans un courrier ou par mail, il ne s’agit pas juste de politesse ordinaire : c’est un usage qui rappelle la fonction servie. Pas d’exceptions, peu de place à la fantaisie. La Chambre des notaires surveille que le respect des formes reste intact, car des expressions mal choisies ou un ton trop relâché déplaisent vite dans la profession. Le contenu du message ne saurait suffire ; la façon dont il est adressé compte tout autant.
Ce n’est pas céder à une tradition poussiéreuse, mais poser directement un climat de confiance. Employer le bon titre, la formule appropriée, c’est s’insérer sans faux pas dans le cadre rassurant des usages. Chaque mot, chaque formulation envoyée à un notaire rappelle la place centrale de ce professionnel dans le paysage juridique français. Pas besoin d’en faire trop : la sobriété, ici, laisse peu de place à l’improvisation.
À qui s’adresser : notaire, clerc ou collaborateur ?
Chacun, dans une étude notariale, occupe une place précise et le titre employé doit coller à la fonction. Le notaire, c’est l’autorité, la garantie de légalité. À lui revient toujours le titre de « Maître », sans concession possible, que ce soit à l’écrit ou à l’oral.
De leur côté, les clercs de notaire travaillent en coulisses : ils rédigent les actes, assurent la gestion des dossiers, servent d’interface vers les clients. Mais jamais ils ne sont appelés « Maître ». On s’adresse à eux classiquement par « Monsieur » ou « Madame », en mentionnant éventuellement leur fonction en cas de doute sur leur rôle. D’ailleurs, les écoles du notariat et les instances du secteur insistent sur le respect de ces appellations distinctes.
Quelques exemples permettent d’y voir clair en fonction de l’interlocuteur :
- Notaire : « Maître », « Cher Maître », « Maître + nom »
- Clerc de notaire : « Monsieur », « Madame », « Monsieur/Madame, clerc de notaire »
Mieux vaut bien identifier à qui l’on s’adresse. L’erreur de titre, ici, crispe et rompt la relation de confiance. Les subtilités du secteur imposent le bon mot, au bon moment.
Quelles formules de politesse privilégier dans vos lettres et e-mails
La formule de politesse n’est pas une simple formalité dans le notariat : elle trace la frontière entre le formel et le familier, elle pose les bases d’une relation de travail sérieuse. Pour le notaire, « Maître » s’impose. Un simple « Cher Maître » ou « Maître + nom » affiche le respect attendu dès la première ligne. Côté signature, même exigence : il faut choisir des formules qui laissent transparaître la considération accordée au destinataire. Pas d’expressions à la va-vite ; ici, l’attention portée à la tournure fait la différence.
- Pour un notaire :
- « Je vous prie d’agréer, Maître, l’expression de mes salutations distinguées. »
- « Veuillez agréer, Maître, mes salutations respectueuses. »
- « Avec toute ma considération. »
- « Bien à vous, Maître. »
- Pour un clerc de notaire :
- « Je vous prie d’agréer, Madame/Monsieur, mes salutations distinguées. »
- « Recevez, Madame/Monsieur, l’assurance de ma considération. »
Employer la bonne expression, ce n’est pas seulement une question de conventions. Les autres métiers juridiques y tiennent aussi. Mieux vaut donc bannir les familiarités, garder la communication directe, claire et sans détour, et adopter une tonalité rigoureuse. Les acteurs du notariat y sont attentifs : un message soigné dans la forme empêche les malentendus et distille d’emblée le sérieux attendu.
Exemples concrets et modèles pour une correspondance irréprochable
L’échange avec un notaire demande une rédaction rigoureuse, sans lourdeur ni froideur administrative. Voici des exemples pratiques pour aborder chaque situation courante, que ce soit pour une prise de contact ou une relance :
- Mail d’ouverture à un notaire :
« Cher Maître,Je me permets de vous contacter dans le cadre du dossier relatif à [objet du dossier]. Vous trouverez ci-joint les pièces demandées.Je vous prie d’agréer, Maître, l’expression de mes salutations distinguées. » - Lettre de relance :
« Maître,Faisant suite à notre précédent échange, je souhaiterais connaître l’état d’avancement du dossier [référence].Veuillez agréer, Maître, mes salutations respectueuses. » - Courrier à un clerc de notaire :
« Madame, Monsieur,Je me permets de revenir vers vous concernant les pièces complémentaires relatives à la vente de [bien].Recevez, Madame, Monsieur, l’assurance de ma considération. »
Si vous souhaitez aller plus loin ou sécuriser vos démarches, sachez que des modèles existent auprès des instances notariales ou dans les publications spécialisées, conçus précisément pour garantir la conformité des échanges. S’appuyer sur ces ressources, c’est se donner toutes les chances d’entretenir un dialogue sans accroc, du courrier le plus formel à l’e-mail de suivi le plus simple.
Face au notaire, chaque mot soigneusement pesé peut faire toute la différence. Ici, la maîtrise des usages n’est pas un détail : elle trace la voie d’une relation sereine et solide, dès la première enveloppe expédiée ou le premier courriel envoyé.


